Débat Public : de la nécessité de promouvoir la probité intellectuelle.

Notre pays est livré à une crise multidimensionnelle depuis plusieurs années. Dans ce chaos général, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour intervenir et proposer des solutions pour en sortir. Ce qui n’est pas, en soi, une mauvaise chose. Néanmoins, nous assistons depuis quelque temps, à une résurgence des discours à chaud dans le débat – lesquels causent plus de tort à notre société.

Il est temps de marquer une pause !

J’appelle “malhonnêteté intellectuelle” , toute tentative volontaire d’induire l’opinion en erreur, par la désinformation et la manipulation des faits vers des conclusions incorrectes, dans le seul but de satisfaire des intérêts politiciens personnels ou claniques.

Dans les heures les plus sombres de notre histoire, le pays a besoin de repères, capables de l’aider à sortir, par le haut, du gouffre dans lequel il est empêtré depuis trop longtemps. Il faut donc, aujourd’hui – et plus que jamais – un débat public de qualité, où ce procédé n’a plus sa place.

Cette quête de qualité relève, entre autres, de la responsabilité morale et citoyenne des médias, dont le devoir premier est de participer à la formation des citoyens en s’assurant de l’objectivité et du bien-fondé des informations qu’ils transmettent. Il relève donc d’un certain désordre informationnel que de se laisser être le canal qui légitimise de telles manœuvres indécentes.

Il nous faut aussi, et collectivement, établir des normes éthiques par lesquelles on encourage les acteurs politiques, les médias et les citoyens à adopter des positions basées sur la véracité et la transparence, contribuant ainsi à l’émergence de solutions plus équilibrées et mieux adaptées aux besoins de la société. Somme toute, lorsque le débat public est biaisé et manipulé à des fins intéressées, les conséquences ne peuvent qu’être néfastes à la démocratie et à l’État de droit, en compromettant sa sincérité, en sapant les efforts de nos institutions, déjà trop affaiblies.

L’enjeu est de taille, et nous ne pouvons plus nous permettre de rester les bras croisés face à de telles dérives : il faut bannir du débat toutes formes de malhonnêteté, et par conséquent ceux qui en font preuve, afin de construire des dialogues plus informés et respectueux. Ultimement, cela contribuera à renforcer ainsi la confiance dans le processus démocratique, en permettant à tous les citoyens de prendre des décisions éclairées.